PEINTRE
Né à Chamonix en 1974, Raphaël MALLON grandit à Saint Gervais
en étant confronté très jeune à la pratique de la haute-montagne.
Ces expériences récurrentes le marquent fondamentalement : dans
la conscience de la dangerosité de ce milieu inhospitalier, de la fragilité
de l’homme dans cet environnement et plus généralement, du caractère
sursitaire de toute vie.
En cela, le rapport que Raphaël Mallon entretient avec le vide est
constitutif de sa démarche artistique. Il travaille à ré-apprivoiser
le vide, à se laisser à nouveau surprendre par la présence secrète
de la contre-forme et de l’infini dans chacun des sujets qu’il construit.
Il fait ses premiers pas en peinture dans la fin des années 90. Une
rencontre déterminante l’engage à poursuivre cette voie :
Grégogna, artiste peintre pluridisciplinaire, père spirituel de
l’École de Sète et de la Figuration Libre, le prend sous son aile et devient
son maître.
Vivant alors proche de Paris, Raphaël Mallon entre comme
sociétaire au Salon d’Automne à la fin des années 2000.
Il y dirige la section Mythes & Réalités jusqu’en 2015, préférant
en refuser la présidence pour se consacrer exclusivement au développement de son art.
Vice-président du salon de Versailles jusqu’en 2019, désirant
retrouver un environnement montagnard, plus propice à la forme
de création qui l’anime, il retourne en Haute-Savoie en 2020. Il installe
son atelier au cœur d’un petit hameau au col du Feu, sur les hauteurs du Léman.
Raphaël Mallon expose régulièrement lors de nombreux salons sur Paris et en Province.
Le travail figuratif de Raphaël Mallon est mû par ce qui se joue au-delà des apparences. Chaque toile met en scène l’Homme, dans son rapport à l’autre, à la nature, à lui-même, et aux espaces qui les réunissent. Il sera forme s’il y a vide. Il sera vie s’il y a abîme. C’est selon ces principes que Raphaël Mallon aborde formes et contre-formes qui jalonnent son œuvre.
Intégré initialement dans le mouvement Outsider Art, les œuvres de Raphaël Mallon s’inscrivent dans la lignée de la peinture figurative, influencées par les maîtres anciens (Gréco, Caravage), modernes (Fautrier, Chagall) et contemporains (Garouste). Influences de part la dramaturgie, l’exploration du clair-obscur, l’élaboration de la matière, de la couleur ou encore la quête de l’Universel. Avec la soif de toujours pousser plus loin la recherche du point de bascule. À la limite de l’équilibre.
Après une ébauche au fusain, le travail à l’huile sur toile commence. Plusieurs sessions sont nécessaires pour redéfinir, glacis après glacis, les distances et les rapports entre ces objets et le vide a priori inoccupé, pourtant condition de la vie, organisés grâce à une palette colorée restreinte, résolument orientée par l’essence du clair-obscur.
Face à l’œuvre, le spectateur est guidé entre les espaces en creux, confronté à ses propres solitudes, vers l’émergence de ses émotions intimes.
